La société est-elle grossophobe?

C’est un fait : la grossophobie se manifeste partout, tout le temps. Elle teinte les milieux de l’école, de travail et des loisirs, en plus de s’immiscer dans nos relations en tout genre. Le pire, c’est qu’elle véhicule des stéréotypes réducteurs et dangereux auxquels les personnes grosses ne peuvent échapper. Une sorte de constant rappel que leur corps est considéré inadéquat par la société. Tour d’horizon d’un phénomène pour le moins déroutant… et nocif.

La grossophobie dans l’environnement qui nous entoure

Dans la cour d’école, la salle à manger familiale et les lieux de travail, sur les bancs des transports en commun et les sièges des salles de spectacles, dans les magasins de vêtements, les bureaux de médecins et les cliniques de fertilité, sur les applications de rencontres et lors de visites pour un logement à louer : la grossophobie, comme ses multiples manifestations, est ambiante et constante. Si, pour une personne mince, de telles situations peuvent paraître anodines, elles sont loin de l’être pour les gens qui vivent dans un corps gros.

« La société est grossophobe, en ce sens que tout autour de nous a été créé pour les personnes minces, de la largeur des bancs d’autobus ou de métro jusqu’au format des tensiomètres dans les cabinets de médecins, en passant par les tailles de vêtements offertes dans les grands magasins et les incessantes blagues ou réprimandes sur les personnes grosses à la télé, au cinéma ou dans les spectacles d’humour, déplore la journaliste, rédactrice et autrice Joanie Pietracupa, qui vit elle-même dans un corps gros. Cette pression sociale et ces microagressions, de l’ordre du rejet ou de l’insulte, dévoilent une violence ambiante très difficile à vivre au quotidien. Surtout que ces préjugés sont tous faux! Il n’est pas rare que les commentaires sur le poids mènent à une faible estime de soi – bonjour sentiment d’invalidité! – et des troubles de santé physique et mentale chez les personnes grosses. » Autant dire que la grossophobie fait mal, très mal…

Comment être un.e allié.e ?

En plus de reconnaître que la grossophobie est omniprésente et nocive, la Dre Marie-Pierre Gagnon-Girouard, psychologue clinicienne et professeure-chercheuse en psychologie, rappelle qu’il est important, si on n’en souffre pas soi-même parce qu’on a la chance de vivre dans un corps mince, d’être un.e bon.ne allié.e pour contribuer à créer une société plus inclusive et bienveillante. « Il y a plusieurs façons de dénoncer la grossophobie ambiante pour faire un pas dans la bonne direction, révèle la spécialiste. Par exemple, si on est témoin de comportements ou de commentaires grossophobes, on peut prendre la parole et remettre en question ces agissements au lieu de laisser la personne intimidée se débrouiller, elle qui vit traumatisme après traumatisme et qui est sûrement épuisée d’avoir à se défendre. Réagir verbalement peut certes être inconfortable, mais c’est nécessaire. Il faut aussi faire attention à notre discours, en personne et en ligne, sur les médias sociaux. C’est normal de faire des erreurs, car on est tous des humains. Il faut simplement veiller à s’améliorer et à devenir plus empathiques et inclusif.ive.s! »

Et vous, quelles actions posez-vous ou pouvez-vous poser au quotidien pour aider à déconstruire les préjugés grossophobes?

Ce billet de blogue est une collaboration spéciale dans le cadre de notre campagne La grossophobie, ça suffit! Découvrez notre websérie Le GROS talk-show qui déconstruit les mythes les plus populaires qui entretiennent la grossophobie. Plusieurs autres contenus sont également disponibles sur la page de la campagne et sur nos réseaux sociaux Facebook et Instagram.

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