Cancer et changements corporels : comment réagir face à un proche?

À quoi peut-on s’attendre comme changements corporels?

Parmi les changements corporels auxquels les personnes peuvent faire face, on note entre autres les fluctuations de poids (des pertes ou des prises de poids importantes), la perte des cheveux et leur repousse, l’ablation de certaines parties du corps (comme les seins par exemple), des pertes fonctionnelles, des cicatrices, des mutilations…

Certaines de ces perturbations physiques peuvent être temporaires. D’autres resteront et modifieront l’apparence de la personne de façon permanente. Ces changements physiques peuvent évidemment affecter l’image corporelle.

Comment le cancer affecte-t-il l’image corporelle?

Chaque personne a une image corporelle personnelle, une représentation de soi et une histoire de vie qui viendront indéniablement teinter l’expérience du cancer. Le corps modifié pourrait devenir « étranger à soi » et nécessiter une adaptation, l’apprivoisement plus ou moins long de ce nouveau corps.

En général, certaines situations seront plus difficiles à vivre : lorsque le changement corporel est rapide ou soudain, lorsqu’il touche une partie du corps symboliquement chargée (les seins, le visage ou les organes génitaux, par exemple), une partie particulièrement importante pour la personne ou lorsque le changement est permanent.

La perturbation de l’image corporelle entraine plusieurs répercussions psychologiques, qui diffèrent d’une personne à l’autre. Certaines personnes pourraient vouloir cacher la partie atteinte, par honte, pourraient s’isoler et ne plus vouloir sortir en public. Des enjeux sur le plan de la sexualité ou de l’intimité pourraient apparaître. D’autres gens pourraient réagir en dépréciant leur apparence physique. Certains pourraient à l’inverse sentir le besoin d’en parler de façon assez positive. Enfin, certaines personnes pourraient ressentir une dualité dans les émotions. On voit cette situation survenir au sujet du poids, notamment. Parfois, le cancer fait perdre beaucoup de poids. Une personne qui a toujours entretenu le désir d’être mince pourrait être gênée de dire qu’elle est contente d’avoir perdu du poids, qu’elle a le corps qu’elle a toujours souhaité avoir, même si elle sait que c’est à cause de la maladie.

L’expérience du cancer fait généralement ressentir un cocktail d’émotions liées à la modification de l’apparence corporelle, émotions que la personne ne saisit pas toujours, tant elles sont profondes et complexes.

Comment avoir une approche bienveillante?

Comme proche, notre façon de réagir, notre attitude, nos gestes et nos paroles peuvent faire une différence positive. Voici quelques conseils pour adopter une approche en toute bienveillance :

1. Gardez en tête tous les changements et adaptations que la personne doit traverser.
   Rappelez-vous que la représentation qu’elle se fait de son corps pourra évoluer tout au long de l’expérience du cancer. En général, l’image corporelle sera transformée par cette épreuve. Il se peut aussi que votre propre image corporelle en soit changée!
2. Laissez-la amener le sujet.
   Laissez-la guider les conversations sur ses changements corporels. Si vous la sentez prête à aborder un sujet sensible, écoutez-la, questionnez-la sur ce qu’elle vit. Intéressez-vous honnêtement à son vécu.
3. Ne jugez pas la façon dont la personne réagit à ces changements.
   Ne lui prodiguez pas de conseils non plus. L’image corporelle est une expérience profondément personnelle et complexe. Chacun la vit à sa façon.
4. Rassurez la personne sur son identité et sur l’amitié qui vous lie.
   Votre relation s’appuie sur toutes sortes de qualités et d’atomes crochus, et non seulement sur son apparence corporelle. Si vous êtes en relation amoureuse avec cette personne, adaptez vos moments d’intimité en fonction de son aise. Apprivoisez ensemble ce nouveau corps. Prenez le temps qu’il faut et appuyez-vous sur la tendresse.
5. Ne banalisez pas le changement corporel.
   Si l’apparence de votre proche est significativement modifiée, ne lui dites pas que ce n’est pas le cas. Une intervention juste est une intervention honnête.

Merci à la Société canadienne du cancer qui a révisé cet article.