Il est difficile de s’écouter – nos signaux corporels, nos sensations physiques et nos limites – lorsque nous sommes habitué.e.s à se fier à des messages extérieurs à soi pour se guider dans nos mouvements. Depuis des décennies, l’industrie du fitness fait partie de ces messages externes qui affectent et diminuent notre capacité à nous écouter. Comment y parvient-elle? Et surtout, comment s’en détacher pour se reconnecter à son corps?
Des règles à suivre
L’industrie du fitness nous incite à bouger en suivant des règles précises, en nous fiant à des calculs pour déterminer la valeur des mouvements, en nous poussant à utiliser des applications et en nous incitant à suivre des entraînements souvent intenses et de courte durée qui vont à l’encontre de notre rythme. C’est difficile de s’écouter et de savoir ce qui nous fait du bien avec tout ce bruit extérieur! La pression ressentie en étant exposé.e à ces messages peut être très forte. En effet, cette industrie nous donne comme objectif d’atteindre un corps précis, lequel semble être selon elle le seul gage de succès de notre pratique d’activité physique.
Des messages à déconstruire
La santé n’a pas de look. Tous les types de corps peuvent être en bonne santé et il n’existe pas de corps parfait. Deux personnes peuvent faire exactement le même programme d’entraînement, avoir des habitudes de vie similaires et avoir deux corps complètement différents! Or, l’industrie du fitness nous envoie plutôt le message qu’il est possible d’atteindre un certain type de corps en achetant leurs programmes d’entraînements ou en suivant leurs influenceur.euse.s. Quand nous recevons leurs définitions de la santé et de la beauté, très souvent liées à l’apparence, il est difficile de ne pas y croire. Pour plusieurs d’entre nous, c’est tout ce que nous avons appris depuis que nous sommes jeunes…
Des stratégies pour se connecter à son corps
Alors comment peut-on faire pour se reconnecter à soi avec tout ce bombardement de messages extérieurs?
- En premier lieu, on tente de défier la « police de l’industrie du fitness ». La « police », ce sont tous les messages nous imposant une façon de bouger, que ce soit l’intensité, la durée, le type d’activités ou la fréquence. Ça vient très souvent avec des règles rigides à suivre. Si un message ou une image nous fait douter de la valeur de notre propre corps, il est bon de prendre un pas de recul. Nous devons plutôt trouver des ressources qui célèbrent une variété de formes et de tailles et qui respectent les limites de chacun.e.
- Par la suite, on peut porter attention à notre niveau d’énergie dans la journée, par exemple en le notant sur 10. Ensuite, on détermine un bon moment pour bouger en choisissant le type de mouvement approprié à ce niveau d’énergie.
- On peut également se demander s’il y a des activités physiques que nous aimerions essayer qui sont plus en lien avec nos valeurs et intérêts et pour lesquelles les messages reliés à l’apparence sont moins présents.
- Enfin, on peut noter comment on se sent avant de bouger, pendant et après l’activité physique. Cela développe notre connaissance de soi et peut faciliter nos choix d’activités physiques pour qu’elles soient plus plaisantes et durables dans le temps.
En somme, prendre le temps de s’écouter nous permet d’apprécier le mouvement et nous libère peu à peu de la pression externe.