La magie des fêtes s’installe tout doucement, apportant avec elle l’excitation des moments précieux à partager en famille ou entre ami.e.s. Malheureusement, cette période tant attendue peut aussi être teintée d’appréhension face aux changements dans les habitudes alimentaires. Pour plusieurs, la culpabilité s’invite trop souvent pendant les festivités.
D’où vient cette culpabilité?
Une grande part de responsabilité de ce sentiment vient de la culture des régimes et des normes irréalistes de beauté de la société. À force de se faire répéter que certains aliments ne seraient pas favorables à la santé ou qu’ils pourraient être directement responsables d’une prise de poids, il n’est pas surprenant de ressentir une certaine culpabilité en les consommant. Sans parler des résolutions de janvier qui sont trop souvent associées aux supposés « excès » des festivités et qui se nourrissent de cette culpabilité!
L’effet de la rareté et de la restriction
Pendant la période des fêtes, plusieurs aliments servis ne seront pas nécessairement accessibles le reste de l’année, ce qui peut créer un effet de rareté augmentant ainsi leur attrait. Il est donc normal d’avoir envie de manger ces aliments, même lorsque nous n’avons plus faim! C’est correct de ne pas toujours être en mesure de respecter parfaitement sa sensation de rassasiement, particulièrement pendant les repas des fêtes!
De plus, si on s’interdit de manger certains aliments parce qu’on a appris à les associer directement à la prise de poids ou à des problèmes de santé (en les classant en « bons » ou « mauvais » par exemple), il y a un plus grand risque de ressentir de la culpabilité en les consommant et d’avoir l’impression de perdre le contrôle en les mangeant!
Les repas festifs et copieux, est-ce vraiment un problème?
Rappelons que les habitudes alimentaires favorables à la santé incluent des aliments de valeur nutritive variée dans une visée d’équilibre et non de perfection. Les repas des fêtes ne représentent qu’une toute petite fraction de l’ensemble des repas que nous consommons tout au long de l’année. Il est parfaitement normal et attendu de manger différemment durant cette période et parfois même, de manger au-delà de sa faim. Plutôt que de culpabiliser sur les repas des fêtes, pourquoi ne pas considérer nos comportements alimentaires habituels? Les repas des fêtes ne reflètent pas les habitudes alimentaires du reste de l’année.
On ne mange pas seulement des nutriments!
La faim fait souvent référence aux besoins en énergie et en nutriments que le corps doit combler par les aliments, mais l’acte de manger répond également à d’autres besoins : sociaux, émotionnels, sensoriels, etc. Il est donc tout à fait normal d’avoir envie de continuer à manger le plat traditionnel de grand-maman (faim sensorielle et sociale) même si le rassasiement est déjà atteint (faim physique comblée)!
La culpabilité et les envies de manger
Manger des aliments qui nous rappellent de bons souvenirs ou qui stimulent nos sens procure un véritable plaisir et une satisfaction alimentaire. La quantité d’aliments nécessaire pour atteindre ce type de satisfaction peut être influencée par la vitesse à laquelle ils seront mangés de même que par la présence de culpabilité. Quand un aliment génère de la culpabilité, le plaisir disparaît et l’envie de le consommer peut persister même si on n’a plus faim. Une quantité plus grande est alors nécessaire avant d’être satisfait.e. Le désir de manger à nouveau cet aliment peut revenir rapidement, nous poussant à en manger très souvent étant donné que la satisfaction est éphémère.
Déguster, savourer et profiter!
Au lieu de chercher à tout contrôler ou à éviter certains aliments pendant les fêtes, pourquoi ne pas tenter de prendre le temps de les savourer afin d’en retirer le maximum de plaisir et de ressentir une plus grande satisfaction? Cet exercice de dégustation sensorielle avec du chocolat est un précieux outil pour y arriver.
Travailler sa relation avec la nourriture peut être difficile et nécessiter du soutien, n’hésitez pas à consulter des professionnel.le.s de la santé qualifié.e.s pour vous accompagner au besoin.