Trois commentaires sur le poids à éviter
Voici trois types de commentaire sur le poids qu’on entend souvent, mais qu’on devrait éviter de dire.
1. Les commentaires directement adressés à la personne grosse
« Je m’inquiète pour ta santé, il me semble que tu devrais te prendre en main, éviter de manger ces aliments “engraissants”, t’entraîner plus pour perdre du poids! »
Qu’il s’en dit des commentaires incitant à l’amaigrissement sous le couvert du souci ou de l’intérêt pour le bien-être d’autrui! Pourtant, la santé d’une personne ne s’observe pas à l’œil nu! Il est faux de croire que toutes les personnes grosses ont de mauvaises habitudes de vie. Il s’agit là d’un préjugé tenace qui cause beaucoup de tort. Il existe en effet des tonnes de facteurs autres que le poids qui peuvent influencer l’état de santé physique et mentale de quelqu’un (la génétique, le stress, le manque de sommeil, la consommation d’alcool, de tabac ou de drogues, la médication, les fluctuations hormonales et beaucoup plus encore!).
Faire ce genre de commentaire aux personnes grosses, c’est un peu comme si on leur disait qu’elles sont les seules responsables de leur poids et que c’est à elles de se « prendre en main » pour en perdre. Or, la réalité est beaucoup plus complexe. Un poids élevé a des causes multifactorielles et la perte de poids n’est pas facile à atteindre, ni à maintenir à long terme, malgré toute la bonne volonté d’une personne. Par ailleurs, rappelons-nous qu’elle n’est pas nécessairement souhaitée par toute personne grosse non plus. C’est un préjugé grossophobe de croire que toutes les personnes vivant dans un corps gros désirent maigrir.
2. Les commentaires qu’on se fait à soi-même en présence d’une personne grosse
« Ouf! Je ne devrais pas manger ça. Je dois aller m’entraîner au gym pour perdre du poids! »
Bon à savoir : la perte de poids est un phénomène complexe; elle n’est pas toujours une simple question de motivation ou d’habitudes de vie. Faire de tels commentaires devant d’autres personnes peut causer du tort chez les gens qui les entendent, même si le commentaire ne leur est pas directement adressé. Par exemple, une personne plus grosse que nous pourra se demander ce qu’on peut bien penser d’elle alors que ses bourrelets sont plus imposants que les nôtres.
Ce genre de commentaire renforce également la motivation à améliorer ses habitudes de vie dans l’unique but de contrôler son poids, ce qui est généralement associé à des comportements nuisibles pour la santé, physique ou mentale, ou à l’abandon de meilleures habitudes de vie (et par le fait même, des bénéfices pour la santé!) si l’objectif de perte de poids n’est pas atteint.
3. Les commentaires qu’on fait à propos des autres devant une personne grosse
« As-tu vu cette célébrité/notre amie Sophie/notre collègue à la comptabilité récemment? Elle a tellement engraissé, elle se laisse vraiment aller! »
Encore ici, même si ce type de commentaire n’est pas directement adressé à la personne, il renforce les préjugés à l’égard du poids et entretient la banalisation de la grossophobie et la valorisation de la minceur. On doit cesser de les véhiculer pour réussir un jour à accorder moins d’importance à notre apparence, autant collectivement qu’individuellement.
En conclusion, rappelons-nous que le poids est un sujet complexe qui ne devrait pas être abordé à la légère sous forme de conseils non sollicités. Même si leur intention est positive et bienveillante, les commentaires sur le poids sont néfastes parce qu’ils peuvent avoir de réelles conséquences négatives chez les gens qui les reçoivent ou les entendent. Souvenons-nous que la culpabilité et la honte ne seront jamais des moteurs de changement. Au contraire, ces sentiments risquent de mener au développement d’une relation malsaine avec le corps, la nourriture et l’activité physique. Pour faire partie de la solution et non du problème, on peut déjà en prendre conscience… Voilà du moins un premier pas pour changer cette habitude et faire de notre monde un environnement définitivement plus heureux et inclusif!