Les commentaires sur le poids marquent, et pour longtemps !

Les commentaires sur le poids marquent, et pour longtemps !

« Ma chérie, rentre ton ventre tu seras plus jolie. »
« Si tu continues de manger aussi peu mon trésor, tu n’auras jamais des gros muscles! »

Il est fréquent que des enfants reçoivent ce type de commentaires de la part de leurs parents, de leurs grands-parents ou d’un autre membre de la famille. En effet, la plupart des adultes se souviennent avoir reçu des commentaires du genre durant leur enfance. Évidemment, ces commentaires sont souvent faits avec de bonnes intentions : donner un conseil, faire un compliment, se soucier de la santé, etc. Or, bien qu’ils puissent sembler banals, les commentaires sur le poids peuvent avoir de réels effets négatifs sur les enfants. Un enfant qui reçoit des commentaires qui l’incitent à modifier son poids ou sa silhouette comprendra que son corps, tel qu’il est dans le moment présent, est inadéquat. L’impact peut être immédiat, et les répercussions négatives peuvent aussi se faire sentir à long terme jusqu’à l’adolescence ou même jusqu’à l’âge adulte.

 

L’histoire d’Alice

Alice est une jeune fille de 7 ans. Sa mère, très préoccupée par son propre poids, lui répète souvent à quel point elle est chanceuse de ne pas être grosse. En entendant souvent des commentaires comme « J’espère Alice que tu ne deviendras pas grosse comme maman! » ou « Pas de dessert pour moi, j’engraisse juste à le regarder! Toi tu peux en manger, chanceuse. », la jeune fille pourrait faire une association : les personnes qui ne sont pas minces ne peuvent pas manger de dessert et sont malheureuses, comme maman.

À l’adolescence, le corps d’Alice se transformera. C’est peut-être à ce moment que les insécurités de sa mère commenceront à l’affecter. Elle pourrait percevoir ces changements normaux liés à la puberté comme un gain de poids indésirable et tenter par tous les moyens de conserver sa silhouette filiforme d’enfant. Alice pourrait développer une obsession face à son poids et commencer à se priver des aliments qu’elle aime pour ne pas grossir et devenir malheureuse comme sa mère l’a toujours été. Alice pourrait ainsi vivre de nombreuses années de contrôle alimentaire où elle s’isolerait peut-être de plus en plus pour fuir les commentaires sur son poids de la part de ses proches qui commenceraient à s’inquiéter pour sa santé.

Cette histoire vous choque-t-elle? Vous trouble-elle? La croyez-vous exagérée?

L’histoire d’Alice est fictive. Mais elle est inspirée de nombreux témoignages, récoltés par ÉquiLibre, écrits par des hommes et des femmes qui ont été marqués par des commentaires sur leur poids reçus durant leur enfance ou leur adolescence. Évidemment, chaque enfant et chaque adolescent est différent; ce ne sont pas tous les jeunes qui seront affectés aussi gravement qu’Alice par des commentaires sur leur poids. Néanmoins, tous les adultes qui ont un rôle d’influence auprès des jeunes devraient garder en tête que trop souvent, les commentaires sur le poids marquent, et pour longtemps.

 

Que faire alors?

La mère d’Alice n’est évidemment pas la seule femme insatisfaite de son corps, puisqu’au Québec, près de trois femmes sur quatre souhaitent maigrir, toutes catégories de poids confondues. Pour certaines personnes, comme la mère d’Alice, l’insatisfaction corporelle est telle qu’elle prend toute la place. Parce qu’elle n’aime pas son corps, la maman d’Alice survalorise le fait que sa fille soit mince et se dénigre de différentes façons à cause de son poids, souvent devant Alice. Or, un enfant qui grandit dans un milieu où l’apparence ou le poids est la principale source de compliments risque de croire que sa valeur en tant que personne se résume à son reflet dans le miroir.

Que pourrait faire la maman d’Alice pour éviter de transmettre son obsession du poids et ses fausses croyances à sa fille? Tous les adultes, peu importe leur poids, peuvent apprendre à apprécier davantage leur corps et à le traiter avec bienveillance. Pour montrer l’exemple, les parents peuvent s’exercer à ne pas parler négativement de leur propre corps devant les enfants, et à ne pas juger positivement ou négativement les autres en fonction de leur poids. La mère d’Alice pourrait aussi s’assurer de complimenter et de valoriser sa fille sur d’autres aspects que son apparence, comme ses qualités ou ses réalisations, afin que son estime et sa confiance en elle repose sur des bases solides, et pas seulement sur son apparence.

 

Mettons fin aux commentaires sur le poids!

L’histoire d’Alice et de sa mère nous ramène à des messages simples, mais ô combien importants. Chaque être humain doit être valorisé, aimé et respecté pour ce qu’il est, peu importe son poids. En tant que société, faisons en sorte que la diversité corporelle soit célébrée et encouragée. Parce que TOUS les enfants et TOUS les adultes gagnent à améliorer leurs habitudes de vie, à s’accepter davantage et à cultiver leur confiance en eux, travaillons tous ensemble à réduire les commentaires sur le poids.

En terminant, je vous invite à consulter cet outil de réflexion conçu pour les parents. Il vous aidera à prendre conscience de l’impact de vos paroles et de vos gestes devant les jeunes qui vous entourent.

Et vous, que comptez-vous modifier pour valoriser davantage l’unicité de votre enfant et ainsi améliorer son estime de soi?

Références :

ÉquiLibre, 2016. Sondage Web sur les commentaires sur le poids auprès de 572 répondants.

IPSOS REID (2008). Canadian Women’s Attitudes Towards Weight, Sondage pour le compte des Producteurs laitiers du Canada.

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