Les enfants apprennent énormément en observant et en imitant leurs parents. Plusieurs de nos croyances et habitudes liées à l’image corporelle viennent donc de ce qu’on a observé ou entendu dans le milieu familial dans lequel on a grandi. Quand on devient soi-même parent, il est courant de se questionner sur les valeurs et comportements que l’on souhaite transmettre (ou éviter de transmettre) à nos enfants.
Sommes-nous condamné.e.s à reproduire les mêmes comportements que nos parents?
Bien que nous répétions, sans trop nous en rendre compte, plusieurs paroles et gestes de nos parents, nous ne sommes pas non plus complètement impuissant.e.s face à cela. On a le pouvoir de s’arrêter et de prendre le temps de réfléchir aux attitudes que l’on souhaite reproduire avec nos propres enfants, et aussi aux cycles de transmission intergénérationnelle qu’on souhaite interrompre ou modifier.
L’un des défis vient du fait que nous avons des pensées automatiques (ex. : « Elle n’a pas le corps pour porter ça. ») qui viennent souvent de messages entendus pendant l’enfance. Plusieurs de ces pensées se sont installées dans notre tête sans avoir été invitées. Quand on remarque qu’on a ce type de pensées, on peut se questionner : Est-ce que je suis bien avec cette façon de penser? Est-ce que c’est cohérent avec mes valeurs, mon identité, la façon dont je veux vivre ma vie? Est-ce que j’ai envie que mes enfants grandissent dans un environnement où l’on juge l’apparence des gens? Où l’on culpabilise les gens pour leurs choix alimentaires?
En adoptant une attitude ouverte, attentive et curieuse, on peut identifier et intercepter nos pensées automatiques. Et une fois qu’elles sont dans notre champ de conscience, on peut les examiner, les questionner et réfléchir à leur impact sur nos comportements et sur notre bien-être. On peut ensuite trouver des pensées alternatives (ex. : « Tout le monde devrait être libre de porter ce qui lui plaît, peu importe son corps! », qu’on tente de répéter le plus souvent possible pour qu’elles s’ancrent dans nos habitudes mentales.
Comment faire le ménage dans mon héritage pour mieux léguer?
Plus on prend le temps de réfléchir aux valeurs et aux habitudes qu’on a le goût de transmettre à nos enfants en ce qui concerne l’image corporelle, plus il est facile d’identifier les cycles intergénérationnels qu’on désire poursuivre et ceux qu’on souhaite interrompre. On peut par exemple se demander : Quand je repense à mon enfance, quels sont les traditions ou rituels que j’ai le goût de recréer avec ma propre famille? Des repas familiaux où chaque personne parle du moment « wow » et du moment « ouach » de sa journée au lieu de juger ce qui se trouve dans l’assiette des autres? Une maison sans balance, où l’on complimente les gens pour leurs efforts, leur créativité et leurs idées plutôt que pour leur apparence physique?
On peut aussi avoir envie de reproduire un type d’environnement que l’on a observé ailleurs que chez soi (chez un ami, chez une tante). Par exemple, une atmosphère familiale chaleureuse et bienveillante, où l’on se sent accepté.e et aimé.e peu importe notre style et notre apparence.
Prendre le temps de réfléchir à ce qui nous inspire et ce qui a du sens pour nous en matière de valeurs et d’habitudes familiales est une étape importante pour nous aider à être fier.ère de ce qu’on va transmettre à la prochaine génération.