Pour plusieurs parents, l’heure du repas peut ressembler à un combat ayant pour but de faire manger leur enfant. En effet, il peut être décourageant de voir notre enfant manger quelques bouchées seulement de son repas et demander son dessert! N’ayant que de bonnes intentions, il n’est pas rare d’utiliser les aliments comme outil de négociation afin d’encourager notre enfant à manger. Toutefois, nous savons maintenant qu’il existe de meilleurs moyens pour lui inculquer de bons comportements alimentaires.
Des stratégies qui peuvent nous jouer des tours
« Si tu manges tous tes champignons, je te donnerai un biscuit. »
« Termine ton poisson, c’est bon pour toi. Sinon tu n’auras pas de dessert. »
La plupart d’entre nous ont été éduqués à terminer notre assiette afin d’avoir notre part de dessert. Il est donc normal d’avoir le réflexe d’utiliser ce type de stratégie avec nos propres enfants.
Par contre, en insistant pour que notre enfant termine son plat principal, on peut entraîner une plus grande préférence envers les aliments-récompenses (par exemple les desserts ou les sucreries). De plus, l’enfant peut développer une aversion ou un dégoût envers les aliments qui doivent obligatoirement être mangés (par exemple les légumes ou la viande). Ce qui est l’inverse du comportement que l’on souhaite lui apprendre. Finalement, cela peut aussi nuire à l’écoute des signaux de faim et de satiété de notre enfant. Ces signaux sont envoyés par son corps et lui permettent de savoir quelle quantité d’aliments manger pour répondre à ses besoins.
Penser à long terme
La meilleure façon de s’assurer que notre enfant consomme une grande variété d’aliments est de voir les choses à long terme (sur plusieurs semaines, mois ou années) plutôt qu’à court terme (sur un seul repas). Nous souhaitons tous qu’à long terme, notre enfant apprenne à manger et à apprécier différents légumes. Pour cela, il faut éviter de négocier au repas pour qu’il goûte absolument à son brocoli. N’y portez pas d’attention! Prenez plutôt plaisir à consommer vos propres légumes et assurez-vous que votre enfant s’en rende compte. Offrez des légumes variés à chaque repas, peu importe si votre enfant les mange ou pas.
Vous pouvez l’encourager à goûter, mais sans insister davantage. Un jour ou l’autre, il y goûtera par lui-même! Ce conseil ne s’applique pas seulement aux légumes, mais à toutes les catégories d’aliments.
Rappelez-vous que cela peut prendre jusqu’à 15 à 20 expositions à l’aliment (et parfois plus!) pour qu’un enfant accepte de le manger et développe son goût pour celui-ci! Il faut donc être patient et persévérant! Servez l’aliment moins apprécié avec d’autres aliments que votre enfant connaît et qu’il aime. On lui donne ainsi la chance de manger tout de même un peu.
Une autre astuce est de faire participer votre enfant à la préparation des repas. Confiez-lui de petites tâches adaptées à son âge (mesurer ou brasser les ingrédients, laver les aliments, etc.). Il apprendra ainsi à découvrir les aliments et, à la longue, à mieux les apprécier. En étant fier d’avoir appliqué lui-même la marinade sur le poisson, il y a de meilleures chances qu’il ait envie d’y goûter!
Quant au dessert, offrez-lui ce qui est prévu au menu même s’il n’a pas complètement terminé son assiette. Il ne faut pas que le dessert devienne une récompense, mais bien une partie du repas comme les autres.
Finalement, faites confiance à votre enfant quant aux quantités qu’il consomme. À ce sujet, lire le billet de blogue : Quelle quantité d’aliments mon enfant doit-il manger?.
Et vous, quels sont vos trucs pour que votre enfant mange une variété d’aliments au quotidien?
Références :
Dulude, G. et M. Marquis (2013). Relations entre les pratiques alimentaires maternelles et l’alimentation d’enfants québécois d’âge préscolaire. Can J Diet Pract Res. Fall;74(3):119-23.
Weber, L., Cooke, L., Hill, C., et J. Wardle. (2010). Associations between Children’s Appetitive Traits and Maternal Feeding Practices. J Am Diet Assoc, 110:1718-1722.