Le père Noël devrait-il maigrir ?

Le père Noël devrait-il maigrir ?

Pour de nombreux enfants (et adultes!), la période des Fêtes ne serait pas ce qu’elle est sans le père Noël. Ce personnage emblématique continue, année après année, de réchauffer nos cœurs et d’ajouter à la magie de Noël!

Au cours des dernières années, un malaise semble toutefois s’être installé par rapport à son bedon si caractéristique. L’état de santé du père Noël et son influence ont même fait l’objet de quelques articles, entre autres dans le Journal of the American Medical Directors Association en 2016. En effet, on lui reproche parfois d’être un mauvais modèle pour nos enfants en raison de ses habitudes de vie et de son format corporel. De plus, certains contes, chansons et activités pour enfants mettent en scène un père Noël en démarche… de perte de poids!

 

La fin des biscuits et du verre de lait?

Mais que savons-nous des habitudes de vie du père Noël? En fait, ce qu’on en connaît ne concerne que la nuit de Noël. C’est bien peu pour en tirer des conclusions! Il mange des biscuits et boit des verres de lait, se déplace en traîneau puis doit descendre et remonter par la cheminée (ou le toit) de chacune des maisons de la planète, les bras chargés de cadeaux, et ceci à l’intérieur de 24 heures!

Quand on y pense, la nuit de Noël a tout d’un exploit physique! Le père Noël ferait-il partie de ces personnes qui, malgré leur style de vie actif, sont grosses*? Car oui, il est possible d’être gros.se et en santé.

Mais quels messages les enfants retiendront-ils de ces contes revisités dans lesquels on fait maigrir le père Noël ou on juge ses habitudes? Qu’il n’est pas acceptable d’avoir un corps différent des autres? Qu’ils devraient eux aussi se restreindre ou chercher à contrôler leur poids? Que les biscuits sont de « mauvais » aliments et qu’il serait mieux de servir une salade au père Noël?

Sérieusement, avons-nous vraiment besoin d’un autre héros mince et musclé?

 

Le Père Noël… le dernier des (gros) héros?

Certes, le père Noël a un rôle d’influence indéniable auprès des enfants. On veut utiliser sa cote de popularité pour encourager les enfants, en plus d’être sages, à prendre soin de leur santé? Pas de problème! Mais ce n’est pas de cela dont il est question ici. En fait, ce qu’on reproche surtout au père Noël, c’est son physique. Et parce qu’il est gros, on lui prête nécessairement de mauvaises habitudes, comme celles de mal manger et d’être paresseux.

Ceci n’est pas surprenant, car le fait d’être gros.se est jugé très sévèrement dans notre société et plusieurs préjugés persistent à l’égard des personnes grosses. À la télévision ou dans les contes pour enfants, les personnages gros ne sont généralement pas les héros. Au mieux, ils y incarnent le.la meilleur.e ami.e maladroit.e ou le.la glouton.ne et, au pire, le rôle d’un.e méchant.e (pensez à la méchante dans la Petite Sirène!).

Pensez-y, êtes-vous en mesure de trouver d’autres personnages gros connus des enfants et présentés de façon 100 % positive… à part le père Noël?

N’est-il pas dommage de renforcer l’un des préjugés les plus importants de notre société en utilisant l’un des derniers héros des enfants n’entrant pas dans le moule?

 


Pourquoi diable voudrions-nous le changer?

Oui, le père Noël est gros. Mais c’est avant tout un homme joyeux et chaleureux, qui sème le bonheur et la magie autour de lui. Il est bienveillant envers tous, peu importe notre origine, notre âge ou notre apparence, et sait même parler toutes les langues du monde!

* Ce terme est utilisé comme un qualificatif descriptif pour désigner la grosseur sans connotation péjorative.

Votre perception des habitudes de vie du père Noël a-t-elle changé?

Références:

Nathan J Grills (2009). Santa Claus: a public health pariah?, British Medical Journal, 339.

Morley, J. E., & Taylor, A. (2016). Is it time to retire Santa Claus?. Journal of the American Medical Directors Association, 17(12), 1069-1072.

Glen E Duncan (2010). The “fit but fat” concept revisited: population-based estimates using NHANES, International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity, 7, 1-5.

Susann Blüher & Peter Schwarz (2014). Metabolically healthy obesity from childhood to adulthood — Does weight status alone matter?, Metabolism – Clinical and Experimental, 63(9), 1084-1092.

Publication initiale : Décembre 2014. (Article rédigé par Fanny Dagenais, directrice d’ÉquiLibre au moment de la parution.)

Révision : Novembre 2023

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