Depuis quelques semaines, vous avez commencé à marcher plus régulièrement, à manger plus de fruits et légumes et à être à l’écoute de vos signaux de faim et de satiété. Vous vous sentez énergisé.e, fièr.e.
Mais voilà que depuis quelques jours, ces efforts sont plus difficiles à maintenir. Vous sautez des marches, vous mangez de moins en moins de fruits et légumes… Honteusement, vous vous sentez glisser vers d’anciens comportements que vous aviez pourtant réussi à mettre derrière vous. Que s’est-il passé ? Et pourquoi est-ce si difficile de maintenir les changements mis en place ?
Il y a bien sûr plusieurs explications possibles. Mais l’une de ces raisons peut se trouver dans votre capacité d’autorégulation.
Qu’est-ce que l’autorégulation?
L’autorégulation est la capacité d’une personne à déterminer de façon autonome ses comportements afin de répondre à ses propres besoins et à ceux de son environnement. Il s’agit de la capacité à prendre des décisions qui peuvent être moins agréables à court terme, mais plus bénéfiques à moyen et long termes.
On naît tous avec une capacité d’autorégulation qui nous est propre. Certains ont naturellement une bonne capacité alors que pour d’autres, elle est plus faible. Ainsi, les personnes dont la capacité d’autorégulation est plus basse auront tendance à adopter des comportements qui sont satisfaisants à court terme, mais qui peuvent être dommageables à long terme. Elles ont plus de difficultés à faire des choix qui sont bons pour elles. Par exemple, elles mangent davantage, plus émotionnellement et plus fréquemment. Elles peuvent aussi faire plus d’achats compulsifs et elles sont davantage influencées par leur environnement.
Qu’est-ce qui peut affecter l’autorégulation?
D’emblée, cette capacité varie d’un individu à l’autre. Mais on remarque que trois autres facteurs peuvent également affecter notre capacité à s’autoréguler : la fatigue, les préoccupations et la surcharge.
Adopter un comportement qu’on dit autorégulé demande de l’énergie, du temps et de l’espace dans notre cerveau. Prenons une personne diabétique ou hypertendue qui souhaite cuisiner davantage afin de diminuer sa consommation de sel ou de sucre. Cette personne devra nécessairement consacrer un moment pour faire son menu, dégager du temps pour faire les courses et déployer un effort pour cuisiner. Son objectif sera tout à fait atteignable si les conditions sont favorables.
Par contre, imaginez que soudainement, elle soit fatiguée, préoccupée ou surchargée. Il est fort probable que ces efforts pour cuisiner soient les premiers abandonnés puisqu’ils demandent un espace considérable dans le cerveau et qu’ils sont nouveaux. En période de fatigue, préoccupation ou surcharge, le cerveau doit aller au plus court. Il emprunte donc les chemins déjà connus. Chassez le naturel et il revient au galop. Rassurez-vous, tous les humains sont soumis à cette loi! Il ne s’agit pas d’un manque de discipline ou de motivation…
Ainsi, comment faire pour améliorer notre autorégulation?
Vous l’aurez deviné, on doit travailler à diminuer la fatigue, les préoccupations et la surcharge…
Lorsque vous avez un projet en tête, celui d’améliorer votre santé par exemple, commencez par vous demander si c’est le bon moment pour l’entreprendre. Êtes-vous disposé.e, reposé.e, calme, et avez-vous du temps à y consacrer? Si oui, c’est possiblement le bon moment et vous mettrez alors toutes les chances de votre côté pour que votre projet réussisse. Si la réponse est non, travaillez d’abord à diminuer la fatigue, les préoccupations ou la surcharge.
Si vous avez le sentiment que votre projet ne fonctionne pas même si les conditions sont bonnes, alors il se peut que le blocage soit ailleurs. Parfois, les gens que j’accompagne ne ressentent plus la fatigue, les préoccupations ou la surcharge, tellement ces états font partie de leur vie depuis longtemps. Parfois, c’est plutôt des blessures du passé ou des résistances psychosociales qui font obstacle.