Face à nos erreurs, défauts ou échecs, nous avons souvent tendance à être extrêmement durs envers nous-même. Nous nous disons des choses que jamais nous ne dirions à nos proches s’ils se trouvaient dans la même situation. Les femmes ont particulièrement tendance à s’auto-critiquer sévèrement et à utiliser des mots très durs envers elles-mêmes en ce qui concerne leur apparence physique (« J’ai l’air d’une grosse baleine dans ce maillot de bain. ») et leurs comportements alimentaires (« Encore une fois, je n’ai pas pu résister au sac de chips, je suis tellement pathétique. »).
De telles critiques et paroles blessantes, répétées en permanence, sont un frein au bien-être et à l’épanouissement personnel. C’est comme traîner un boulet : ça nous ralentit, ça nous épuise et ça nous empêche de vivre pleinement. Et si on faisait preuve d’un peu plus de compassion envers nous-même?
Plusieurs personnes sont sensibles et compréhensives lorsqu’elles voient quelqu’un qui souffre, mais n’arrivent pas à manifester la même compassion face à leurs propres imperfections et faux-pas. L’auto-compassion est une attitude qui consiste à faire preuve de douceur et de bienveillance envers soi-même, particulièrement lorsque l’on vit quelque chose de difficile. L’auto-compassion, c’est prendre soin de nous-même comme on prendrait soin de notre enfant, notre sœur ou notre meilleur ami qui se trouverait dans la même situation : en ayant des paroles et une attitude chaleureuses et réconfortantes, plutôt que dures et méprisantes.
L’une des composantes de l’auto-compassion consiste à se rappeler, lorsqu’on vit quelque chose de difficile, que l’échec et les erreurs font partie de l’expérience humaine. Que tout le monde se sent, à un moment ou à un autre, incompétent, inadéquat ou anormal. Ce sont des sentiments que vivent tous les individus, sans exception, à un moment ou à un autre. L’auto-compassion, c’est garder en tête que nous sommes humains à travers nos forces, mais aussi à travers nos faiblesses; que ce sont nos qualités et nos défauts, nos succès et nos échecs, qui font de nous qui nous sommes.
Références :
Braun, T. D., Park, C. L., & Gorin, A. (2016). Self-compassion, body image, and disordered eating: A review of the literature. Body Image, 17, 117–131.
Neff, K. D. (2003). Self-compassion: An alternative conceptualization of a healthy attitude toward oneself. Self and Identity, 2, 85-102.
Schoenefeld, S. J., & Webb, J. B. (2013). Self-compassion and intuitive eating in college women: Examining the contributions of distress tolerance and body image acceptance and action. Eating Behavior, 493-496.