« La Journée sans maquillage, c’est juste pour ceux.elles qui se maquillent trop. »
« La Journée sans maquillage, c’est juste pour ceux.elles qui ne portent jamais de maquillage. »
« La Journée sans maquillage, c’est juste pour les filles. »
À ces affirmations, je répondrais que selon moi, la Journée sans maquillage, c’est pour la jeune fille, l’adolescente, la sportive, la mère, la femme d’affaires et la grand-maman. Mais c’est aussi pour l’adolescent, le grand frère, le père de famille, l’entraîneur sportif et même le plombier!
Des normes de beauté qui doivent évoluer
Les journées thématiques de notre calendrier, aussi nombreuses soient-elles, sont des invitations collectives. Si personne n’est obligé de les célébrer, chacun.e est invité.e à le faire. Et si elles existent, c’est qu’il y a un bobo social derrière chacune d’entre elles. Un bobo dont il faut prendre soin collectivement pour le voir guérir. Dans le cas de la Journée sans maquillage, ce sont les normes de beauté de notre société que l’on souhaite voir évoluer.
Ces normes de beauté, intransigeantes et difficilement atteignables, représentent pourtant, pour une majorité de la population, un idéal à atteindre. Cette quête constante de la perfection et de la jeunesse absolue a de lourdes conséquences sur la santé physique et mentale de bon nombre de jeunes filles et de femmes, mais aussi d’adolescents et d’hommes.
Une journée de réflexion
Ne pas se maquiller pendant une journée n’est que symbolique. Selon moi, participer à la Journée sans maquillage n’implique pas forcément de se présenter au travail sans fard ni mascara. Ça implique surtout de s’arrêter le temps d’une journée pour amorcer ou poursuivre une réflexion individuelle sur son propre rapport avec le maquillage et plus largement, avec son corps et son apparence. Que représente le maquillage pour vous? Est-ce une façon de dissimuler la fatigue de la veille et de mettre en valeur vos traits, ou encore une façade, un masque qui camoufle un mal-être dont les fondements s’appuient sur une faible estime personnelle? Les hommes peuvent aussi y participer en se questionnant sur leur propre satisfaction corporelle et en prenant conscience de leurs attentes face aux femmes et leurs corps.
Certains diront que cette réflexion peut se faire à longueur d’année, qu’il est futile d’arrêter une date dans le calendrier pour le faire. Certes, mais à mon avis, l’impact ne serait pas le même. L’instant d’une journée, des centaines, voire des milliers de personnes saisissent l’occasion de réfléchir individuellement et collectivement à l’importance démesurée accordée à l’apparence dans notre société. Un nombre impressionnant d’articles et de reportages sont produits sur le sujet. Des centaines de personnes réagissent, en faveur ou non, à cette journée. Et c’est bon signe, car j’y vois un signe clair que les normes de beauté de notre société sont progressivement en train d’évoluer.
Pour que ce mouvement de remise en question du modèle unique de beauté grandisse et se solidifie, on doit continuer à en parler, et la Journée sans maquillage m’apparaît comme une excellente tribune pour le faire!