Et si vous participiez à mettre fin aux commentaires blessants sur le poids et l’apparence?

Avec sa campagne la Semaine Le poids? Sans commentaire!, ÉquiLibre nous invite à réfléchir aux commentaires axés sur le poids et l’apparence qu’on écrit en ligne. Ces commentaires, qui peuvent sembler anodins et même parfois bien intentionnés, font partie de notre quotidien, tant en ligne qu’en personne. Parfois, on ne les remarque même pas. Pire encore, on oublie à quel point ils peuvent être blessants. En plus, à notre défense, on peut se dire qu’on a bien le droit d’écrire ce qui nous vient à l’esprit.  N’avons-nous pas droit à la libre expression? Ne va-t-il pas de soi que les personnes qui choisissent de publier des images d’elles-mêmes en ligne sont à la recherche de commentaires?

Un comportement à dénormaliser!

S’il vous arrive d’écrire des commentaires en lien avec l’apparence d’autrui en ligne, vous n’êtes pas seul.e! Un sondage conduit par Yahoo en 2016 a montré que 94% des adolescentes et 64% des adolescents ont reçu des commentaires en ligne qui visaient à les rendre honteux.euses face à leur corps (1). Au Québec, un sondage Léger pour ÉquiLibre a aussi montré qu’une personne sur dix et qu’un.e adolescent.e sur cinq a reçu des commentaires négatifs sur son poids ou son apparence sur les réseaux sociaux (2). Ceux-ci seraient d’ailleurs plus nombreux en ligne qu’en personne.

Devant la prévalence élevée des commentaires discriminatoires axés sur le poids et l’apparence présents en ligne, la question suivante se pose : Oseriez-vous, lors d’une rencontre en face à face, dire à haute voix à une personne que vous appréciez ce que vous écrivez en ligne ? Bien que la plupart d’entre nous affirmeraient qu’il est inacceptable de critiquer ouvertement les autres ou même de les intimider, on a l’impression que cette règle ne s’applique pas de la même façon en ligne…

Les réseaux sociaux : pour le meilleur et…le pire!

On sait bien que les réseaux sociaux sont très populaires. Ils nous permettent d’interagir et de créer des liens avec les autres, voire de développer un sentiment de communauté virtuelle. On y présente de l’information sur soi à travers des photos, certains contenus ou messages. Cette information donne souvent lieu à des comparaisons et à des évaluations : on se compare aux autres et on évalue ce qu’on voit. Le corps devient une sorte d’objet qu’on expose avec, entre autres, l’espoir de recevoir des commentaires positifs et des « J’aime ».

Malheureusement, des commentaires négatifs, stéréotypés, impulsifs, dégradants, sarcastiques, critiques et peu empathiques peuvent survenir. On parle alors de « body shaming », un comportement qui prend la forme de commentaires non sollicités par rapport au corps et à l’apparence. Pour justifier ce type de commentaires, certains diront qu’ils veulent simplement amener la personne visée à prendre conscience de son poids ou à faire attention à sa santé. D’autres conviendront qu’il s’agit pour eux de comportements impulsifs ou réactifs. Enfin, d’autres admettront qu’il s’agit d’insultes. C’est un peu comme si on oubliait que, derrière l’écran, il se trouve de vraies personnes, qui éprouvent de vrais sentiments et qui pourraient être blessées ou influencées par nos commentaires.

Quelles sont les conséquences sur l’image corporelle et la santé mentale?

Peu importe l’intention derrière le « body shaming », les conséquences sur la personne qui le vit sont grandes et ce type d’expérience peut même s’avérer traumatisante. On ne peut pas modifier facilement notre corps et on n’a pas choisi le corps qui nous a été donné! Alors, pourquoi se permettre de commenter négativement le corps d’autrui?

Chez les personnes qui reçoivent des commentaires négatifs en lien avec leur apparence, que ce soit en ligne ou en personne, on remarque souvent une augmentation des préoccupations et des insatisfactions en lien avec le poids et l’apparence. Celles-ci peuvent induire le désir d’entreprendre des régimes amaigrissants draconiens et inefficaces et d’adopter d’autres types de comportements alimentaires néfastes pour la santé. Malheureusement, à la suite de commentaires discriminatoires, on observe également des taux de dépression et d’anxiété plus élevés ainsi qu’un plus grand risque de suicide.

Bref, il semble que l’adage qui dit que « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres » semble d’actualité sur les réseaux sociaux. On ne veut assurément pas que nos commentaires causent du tort aux autres qui se trouvent eux aussi en ligne.

Et vous, comment pouvez-vous contribuer à mettre fin aux commentaires blessants sur les réseaux sociaux?

(1) Miller, K. (2016). The shocking results of Yahoo Health’s body-positivity survey. Repéré le 15 octobre 2022, de https://www.yahoo.com/lifestyle/the-shocking-results-of-yahoo-1332510105509942.html
(2) Léger pour le compte d’ÉquiLibre. (2022). Préoccupations envers le poids, l’alimentation et la pratique d’activité physique. Sondage réalisé du 2 au 21 août 2022 auprès de 1 808 Québécois.es âgé.e.s de 14 ans et plus.

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