Comment réagir aux conversations sur le poids et l’alimentation
durant le temps des Fêtes?

Le temps des Fêtes : moment de toutes les émotions! Certain.e.s l’adorent, attendant avec fébrilité ce moment de l’année. D’autres le détestent, le fuyant du mieux qu’ils peuvent. Sans conteste, il s’agit d’une période symboliquement chargée en émotions et gorgée d’attentes. Pour certain.e.s, on espère trouver enfin (!) la motivation de perdre ces quelques kilos « superflus ». Pour d’autres, on espère traverser les Fêtes sans avoir pris du poids, cette période étant souvent perçue comme « dangereuse » à l’égard des excès de nourriture et d’alcool. Je vous dis ça parce que durant le temps des Fêtes, même pour les moins émotif.ve.s d’entre nous, il y a de l’émotion dans l’air! Et des rencontres sociales…

Pourquoi parle-t-on de poids et d’alimentation durant les Fêtes?

Ce sujet est fréquent parce qu’on est généralement plus émotif.ve.s et souvent davantage fatigué.e.s durant la période des Fêtes. Notre capacité de réfléchir de façon rationnelle en est donc diminuée. Aussi, parce que nos attentes sont élevées et nos espoirs, grands. Enfin, parce qu’en raison de la culture des diètes, beaucoup sont préoccupé.e.s par leur poids et leur alimentation et craignent cette période de l’année. Ainsi, les rassemblements du temps des Fêtes sont propices aux conversations sur le poids et l’alimentation.

Qu’est-ce qu’on entend durant le temps des Fêtes?

On entend généralement des commentaires sur le poids. Le sien : on a pris du poids, on en a perdu, on voudrait en perdre. Même chose pour celui des autres.

On entend aussi des commentaires sur l’alimentation. Par exemple : des craintes sur les aliments consommés durant cette période de festivités, l’impression de manger davantage ou de manger plus gras, plus sucré, plus salé. On peut entendre également des « potins » sur les derniers régimes à la mode et des commentaires sur des comportements alimentaires (ex. : Je suis tombé.e dans la bûche de Noël!).

Ces discours ne sont généralement pas malfaisants. Ils partent souvent d’une intention bienveillante, mais témoignent du degré de préoccupations de la personne à l’égard de son poids et de son alimentation. Et ils peuvent blesser, au détour, une personne elle aussi préoccupée.

Donc, qu’est-ce qu’on peut faire?

D’abord, il est bon de se positionner avant le début des festivités. Vers le début ou la mi-décembre, faites le point. Demandez-vous quelles sont vos opinions à l’égard de ces conversations. Avec qui ou dans quel groupe serez-vous le plus susceptible d’entendre ce genre de conversations? Quel est votre degré de fragilité actuel à propos de votre corps? Quel est votre propre discours sur ces sujets?

Demandez-vous ensuite : quelle attitude souhaitez-vous adopter au moment de ces conversations?

  • La fuite : Vous allez carrément éviter certains rassemblements plus teintés de ces sujets. Vous allez éviter certaines personnes en particulier ou vous allez quitter au moment où vous sentez ces sujets arriver.
  • Le détournement : Vous allez ignorer un commentaire ou changer de sujet aussitôt que la conversation tourne autour du poids ou de l’alimentation.
  • La sensibilisation : Vous allez vous préparer des phrases visant à sensibiliser la personne aux impacts des conversations sur le poids ou l’alimentation, tout en le faisant de façon délicate (souvenez-vous que la personne peut être elle-même préoccupée par son poids et l’alimentation).
  • L’affirmation : Vous allez demander aux gens de ne plus faire ce genre de commentaire ou de tenir ce genre de conversation en votre présence et leur expliquer les raisons de votre demande.

Évidemment, le degré d’investissement et de dévoilement de soi varie d’une attitude à l’autre. Donnez-vous donc le droit d’utiliser l’une ou l’autre de ces stratégies. C’est votre bien-être qui compte avant tout! Si vous vous sentez plus fragile, c’est tout à fait correct de choisir la fuite. À l’inverse, si vous sentez que c’est le temps de vous affirmer, c’est bon aussi.

En terminant, il est bon de préciser aussi qu’il ne faut pas éviter à tout prix de parler du poids ou d’alimentation. Si vous sentez l’un de vos proches préoccupé par son poids, vous pouvez le traiter comme un autre sujet sensible: accueillir ses préoccupations, le faire parler de ce qui l’habite, lui offrir votre compassion sans jugement et sans donner de conseils. Soyez simplement l’oreille attentive dont il a besoin. Ça aussi, ça fait du bien.

Alors, comment aborderez-vous les Fêtes cette année ?

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