Publié le Mercredi le 12 décembre 2018

Mon alimentation

Tout va si vite qu’il arrive parfois, souvent ou toujours que l’on se dépêche de manger. Pourtant, notre corps ne devrait pas être considéré comme un simple réservoir à remplir de calories! Je le considère plutôt comme une machine extraordinaire qui se distingue par ses cinq sens, ses papilles gustatives, ses préférences alimentaires et plein d’autres particularités exceptionnelles. Pour ce billet, je vous propose trois conseils afin de faire l’expérience des aliments.  

1. Ralentir

Souvent par habitude, la tendance est de manger (trop) rapidement. Toutefois, manger en marchant ou en conduisant ne permet pas vraiment de faire l’expérience des aliments. Ralentir le rythme permet de ressentir davantage de satisfaction et de mieux digérer. Pour expérimenter le ralentissement, vous pouvez utiliser votre main non dominante pour manger, c’est-à-dire d’utiliser votre main gauche si vous êtes droitier et l’inverse. Je vous conseille aussi de porter attention aux odeurs, de manger avec des baguettes, de faire une pause au milieu du repas et même de tenter l’expérience de manger en silence et sans distractions.  

2. Manger la quantité juste

Souvent, par habitude, la tendance est de manger tout le contenu de son assiette, sans égard à notre sensation de rassasiement. Le fait de manger la quantité juste d’aliments, c’est-à-dire celle qui correspond à notre sensation de rassasiement, peut être considéré comme une marque de respect envers son corps. Pour parvenir à manger la quantité juste et se sentir confortable, sans impression de lourdeur, je vous recommande de porter attention à la diminution du plaisir selon l’évolution de votre repas. Vers la fin du repas, les bouchées sont moins savoureuses, c’est un indice que le plaisir diminue. Je vous invite aussi à vous familiariser avec les sept sortes de faim pour manger en pleine conscience.  

3. Se reposer l'esprit

Souvent par habitude, la tendance est de nourrir notre esprit (parfois en excès) d’informations, de pensées, d’opinions et d’idées en lien avec l’alimentation. Je ne fais pas exception : le journal, l’internet, la radio, l’application, la télévision, la tablette, le téléphone. Toutefois, un trop-plein d’informations nutritionnelles peut parfois générer un état d’esprit malsain, puis devenir une source d’anxiété alimentaire. La période des Fêtes est propice à se débrancher et profiter pleinement des réunions familiales et amicales. Pour parvenir à se reposer l’esprit, je vous propose de faire une pause d’informations nutritionnelles, mais seulement après avoir terminé la lecture de mon billet!

Pour faire l’expérience des aliments, je vous invite à ralentir, à manger la quantité juste et à vous reposer l’esprit. Ces conseils ne sont pas exhaustifs mais je les considère comme des ingrédients essentiels à une relation saine avec la nourriture et son corps.

Dans votre quotidien, comment pourriez-vous faire ou comment faites-vous l’expérience des aliments?

Référence :

Jan Chozen Bays. Manger en pleine conscience. Redécouvrir la sagesse innée du corps. 2010.

Karine Gravel
À propos de l'autrice Karine Gravel a réalisé deux formations collégiales artistiques avant de compléter un baccalauréat, une maîtrise et un doctorat en nutrition à l’Université Laval. Elle est nutritionniste clinicienne, inspectrice à l’Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec et autrice du livre De la culture des diètes à l’alimentation intuitive : réflexions pour manger en paix et apprécier ses cuisses, publié chez KO Éditions en 2021. Créative et rigoureuse, elle souhaite vous amener à percevoir votre alimentation et votre relation avec la nourriture comme un ensemble de sensations, de découvertes, de préférences, d’émotions, de plaisirs et de convivialité. « Le fait de manger ne devrait pas requérir de compétences en mathématiques, au même titre qu’il ne devrait pas être nécessaire d’être nutritionniste pour faire son épicerie. » | http://karinegravel.com