Célébrons les Journées de la culture… sans diète!

Célébrons les Journées de la culture… sans diète!

Alors qu’on célèbre les Journées de la culture, je rêve d’un monde meilleur. Et si cette pandémie de la Covid-19, qui chamboule autant nos habitudes, nous donnait l’opportunité de rebâtir une société bienveillante et juste pour tou.te.s, peu importe notre poids ou notre apparence? Et si on choisissait collectivement d’aller à contre-courant de la culture des diètes? Qu’est-ce qu’on y gagnerait?

À moins d’être centenaire, nous sommes tou.te.s né.e.s dans cette culture de la privation. Nous l’avons ancrée dans nos mœurs chacun.e à notre façon. Elle est devenue la norme à suivre. Nous pouvons par contre décider de la suite de l’histoire…

On dit qu’il faut savoir d’où on vient pour savoir où on va. Mieux comprendre les fondements de cette culture des diètes et prendre du recul est le premier pas afin de s’en libérer.

 

Au régime, sans le vouloir, avant même de naître

Estimant qu’elle avait pris trop de poids durant sa deuxième grossesse, ma mère s’est (et m’a) mise au régime alors que je n’étais encore qu’un fœtus. C’était avant d’apprendre qu’elle attendait non pas un, mais deux bébés! Pourtant, personne dans son entourage n’a remis en question ce désir de contrôler son poids et la méthode restrictive choisie.

Le désir d’être mince surpasse ainsi largement le désir d’être en santé, de s’accomplir et de s’épanouir dans notre société.

Nous naissons avec cette pression de correspondre aux idéaux actuels de beauté qui ne reflètent pourtant pas la réalité de la majorité des gens. Nous avons collectivement hérité de ce leg.

 

La naissance de la culture des diètes

La première diète amaigrissante a été popularisée en 1864 par William Banting, un dirigeant d’une entreprise de services funéraires, qui désirait ardemment amincir sa silhouette. Même s’il n’était pas un chercheur ou un professionnel de la santé, sa diète s’est répandue comme une traînée de poudre en Occident!

À la fin du 19e siècle, les premières balances personnelles ont été commercialisées et se sont fait une place de choix dans plusieurs foyers. La motivation d’être en santé a de plus en plus basculée vers celle d’atteindre un certain poids « idéal ». À cette époque par contre, les femmes craignaient d’être trop minces et non d’être trop grosses*. Il va sans dire que les standards de beauté n’étaient pas du tout les mêmes qu’aujourd’hui.

 

La croissance de la culture des diètes

Dès le début du 20e siècle, diverses publicités mettant en vedette des produits, des services et des moyens amaigrissants ont vu le jour. La culture de la minceur s’est graduellement immiscée dans l’industrie de la mode, des médias, mais aussi au sein de la médecine et des milieux scientifiques. Des personnes de tous les horizons ont ainsi internalisé, au fil des années, plusieurs croyances erronées concernant le poids, l’apparence, la beauté et la santé.

À l’ère des réseaux sociaux, des téléphones intelligents et des photos retouchées, la culture des diètes nous suit maintenant partout, que ce soit dans notre salon, notre salle à manger, notre chambre à coucher ou même… aux toilettes! Difficile donc d’en faire fi et de ne pas y participer, parfois inconsciemment.

 

Le nouveau visage paradoxal de la culture des diètes

Cette culture dominante se transforme et prend des formes plutôt inattendues et insidieuses.

Alors que les risques associés aux diètes ont davantage été exposés les dernières années, la majorité des diètes offertes de nos jours se vantent de ne pas être des diètes. Elles font meilleure figure en faisant la promotion du bien manger, du bien-être, de l’écoute stricte des signaux de faim et satiété ou du nutritionnisme**.

La nouvelle approche anti-diète, actuellement en émergence, peut ainsi être utilisée à mauvais escient pour attirer l’attention du public. Il n’est donc pas surprenant de constater que plusieurs personnes sont au régime sans même le savoir!

 

La remise en question de la mentalité des diètes 

La première personne qui m’a poussée à remettre en question la culture des diètes est ma sœur jumelle, alors qu’elle était prise en otage jusqu’au cou par cette culture de la minceur.

À force de voir sa santé se détériorer, sa joie de vivre s’estomper au profit d’une quête vaine, son plaisir de bouger se transformer en course à la combustion des calories, et surtout à force de la voir s’isoler, un déclic s’est fait! Et si on allait à contre-courant de cette culture dominante?

Personne ne mérite de mettre sa vie sur pause pour un simple chiffre inscrit sur la balance! Car il faut se le dire, la culture des diètes a volé plusieurs années précieuses à ma sœur, tout comme à plusieurs de mes client.e.s.

 

Pour mettre un terme à la culture des diètes!

Par où commencer? Comment s’y prendre pour faire émerger une culture ambiante davantage bienveillante et bénéfique pour la santé de tou.te.s?

Une des premières étapes pour rejeter cette culture dominante est d’observer, sans jugement, son propre discours interne. Prenez conscience du tort qu’il occasionne sur vous et sur les autres. Soyez honnête envers vous-même et mettez sur papier les pensées, les croyances et les gestes qui vous maintiennent dans cette mentalité des régimes.

L’heure est venue de récupérer votre énergie, votre argent et votre joie de vivre pour accomplir ce qui a réellement de la valeur à nos yeux!

Et si on valorisait les saines habitudes de vie de tou.te.s, peu importe le poids?

Et si on tournait enfin collectivement le dos à la privation et à la culpabilité alimentaire?

Et si on reconnaissait collectivement que la valeur de chacun.e va bien au-delà de son poids et de son apparence?

Et si on prenait collectivement conscience que le poids d’une personne va bien au-delà de sa volonté individuelle?

Et si on célébrait dorénavant les journées de la culture… sans diète?

 

 

Et vous, quelle action comptez-vous entreprendre pour rejeter la culture des diètes?

*L’adjectif « grosse » plutôt que « obèse » ou « surplus de poids » est utilisé ici pour désigner certaines personnes sans connotation péjorative et sans faire référence à l’Indice de masse corporelle.

**Le nutritionnisme fait référence à la croyance que les nutriments déterminent la valeur des aliments, en primant sur les autres composantes liées à l’acte de manger.

Des sources fiables pour remettre en doute vos certitudes concernant le poids et la santé :

Références : 

Harrison, Christy. 2019. Anti-Diet : Reclaim Your Time Money Well – Being and Happiness Through Intuitive Eating. New York : Hachette Book Group, 326 pages.

Health at every size. https://haescommunity.com/

 

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