Il est normal de penser que l’on pourrait être plus heureux.euse si l'on perdait du poids puisque l’association entre minceur et bonheur est entretenue et renforcée par la société. Il est vrai que perdre du poids peut provoquer à court terme un sentiment de bien-être... Toutefois, cet effet n’est que temporaire puisque la perte de poids ne rend certainement pas plus heureux.euse à long terme.
Ce n'est pas en tentant de changer qui l'on est que l'on se sent mieux, mais plutôt en mettant l’emphase sur le respect et l’acceptation de soi.
Notre société est obsédée par la minceur qui est devenu le critère de beauté et de performance par excellence. Les adultes (et même les jeunes enfants) associent, à tort, perte de poids et minceur à : succès, performance, sentiment de contrôle et bonheur. La société nous bombarde de messages qui entretiennent ces associations. Cela explique pourquoi nous en sommes venues à croire que minceur = bonheur. Certaines personnes vont jusqu’à mettre leur vie sur « pause » en attendant de perdre du poids : pas de nouveaux vêtements, pas de sorties, pas de nouveau travail avant d’avoir maigri!
Le sentiment d’euphorie lié à la perte de poids est souvent appelé la « lune de miel ». Cet état d’esprit est éphémère, car la reprise de poids dans les cinq années qui suivent est presque inévitable et parce que perdre du poids ne change pas qui l’on est. Plus important encore, perdre du poids ne règle pas nos problèmes comme par magie et ne nous aide pas à vivre avec nos peurs, nos difficultés et nos défauts. Le piège de la perte de poids est de croire que maigrir améliora l’estime de soi et apportera un sentiment de contrôle à long terme. D’ailleurs, des données révèlent que les personnes qui avaient perdu du poids étaient davantage malheureuses et présentaient un plus grand nombre de symptômes dépressifs que les personnes n’ayant pas perdu de poids. Le fait de constater, avec déception, que perdre du poids n'avait pas changé la perception de soi ou de ses états d'âme pourrait en partie expliquer ces effets.
Perdre du poids ne rend pas plus heureux.euse. Ce qui risque de contribuer davantage à notre bonheur est de se respecter, et ce face à notre apparence physique, mais surtout face à qui l’on est comme personne.
Références : Jackson, S.E. et al. (2014). Psychological changes following weight loss in overweight and obese adults : a prospective cohort study. Plos One, vol.9(8), pp.e104552. Ogden, Jane. (2010). The Psychology of Eating. From Healthy to Disordered Behavior, Second Edition. West Sussex : Wiley-Blackwell Press. Publication initiale : Août 2014 Révision : Septembre 2023
Titulaire d’un doctorat en psychologie, Dre Stéphanie Léonard est spécialisée dans le traitement des troubles de l’alimentation, des comportements alimentaires et de l’image corporelle.
D’une part, Dre Léonard possède une solide formation scientifique, étant titulaire d’une maîtrise en psychiatrie de l’Université McGill, ainsi que d’une maîtrise et d’un doctorat en psychologie de l’Université du Québec à Montréal. D’autre part, sa pratique en clinique privée ainsi qu’à l’unité des troubles de l’alimentation de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, l’animation d’ateliers et de formations, de même que sa participation à divers projets dans le domaine des médias et télécommunications lui confèrent une riche expérience clinique.
De plus, Dre Léonard est la fondatrice de l’organisme BienAvecMonCorps. Excellente vulgarisatrice, elle participe régulièrement à plusieurs émissions de télévision et de radio et elle écrit dans divers magazines.
« Que diriez-vous si l’on tentait d’être bien dans notre peau? Si on se permettait d’accorder moins d’importance à notre apparence et un peu plus à qui l’on est vraiment comme personne…Je vous lance le défi! »
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