Publié le Mardi le 3 janvier 2023
Mon corps
Quand on a passé des années à douter de son corps, à le trouver trop ceci ou pas assez cela et à essayer de le changer, l’idée d’avoir une bonne image corporelle peut être difficile à envisager. Les messages qui nous encouragent à nous aimer comme nous sommes peuvent être une autre obligation qu’on croit devoir atteindre à tout prix : il FAUT que j’accepte mon corps et que je l’aime! Ça peut vite devenir décourageant…
L’image corporelle positive
En fait, l’image corporelle positive NE VEUT PAS DIRE de s’aimer tous les jours dans le miroir, sous toutes ses coutures. Il est tout à fait normal de ne pas aimer toutes les parties de son corps, de ne pas toujours se trouver beau ou belle ou de ne pas se sentir bien en examinant son corps.
En fait, c’est quoi avoir une image corporelle positive? On dit d’une personne qu’elle a une bonne image corporelle lorsqu’elle adopte des attitudes positives face à son corps (1).
Les attitudes à adopter
Voici quelques attitudes qui font partie d’une image corporelle positive :
- Apprécier son corps pour ce qu’il est capable de faire, ce qu’il représente et ce qui le distingue des autres.
Des exemples :
- J’aime que mon corps exprime ma féminité.
- Je suis content.e que mon corps me permette de rénover ma maison.
- Se sentir confortable dans son corps même si on ne le trouve pas toujours beau.
Des exemples :
- Je porte des vêtements dans lesquels je suis bien au lieu de vêtements trop petits.
- Je m’assois d’une façon qui est confortable pour moi, et non d’une façon qui cache ou avantage mon corps.
- Élargir sa conception de la beauté pour aller plus loin que les standards habituels.
Des exemples :
- Sur les réseaux sociaux, je m’abonne à des comptes qui font la promotion de la diversité corporelle.
- Je m’intéresse au concept de la beauté dans les autres cultures.
- Je prends conscience des filtres et des retouches utilisés sur les réseaux sociaux et par l’industrie de l’image et des médias.
(p. ex. : Égoportrait par DOVE, Un peu de Photoshop avec ça? par ANEB Ados et Les retouches cosmétiques par Dans les médias)
- S’occuper de son corps positivement
Des exemples :
- Je reçois les soins dont mon corps a besoin, comme me faire masser quand j’ai mal au dos.
- Je mets en valeur les aspects de mon corps que j’aime, même si d’autres parties ne me plaisent pas.
La neutralité corporelle
Construire une image corporelle positive requiert beaucoup de patience et de bienveillance envers soi. Depuis quelques années, on parle aussi de
neutralité corporelle , soit le fait d’accorder moins d’importance à l’apparence de notre corps. L’idée est d’arrêter de voir notre corps comme une image qui doit toujours être améliorée. On veut plutôt l’apprécier pour ce qu’il nous permet de vivre, peu importe de quoi il a l’air. Certaines personnes peuvent donc développer une vision positive de leur apparence et d’autres pourront plutôt se détacher de celle-ci. C’est donc possible de développer une relation positive avec son corps, même si on n’aime pas toutes ses parties!
Et vous, quelle attitude positive envers votre corps auriez-vous envie de pratiquer en ce début d’année?
Référence :
(1) Tylka, T. L., & Wood-Barcalow, N. L. (2015). What is and what is not positive body image? Conceptual foundations and construct definition. Body image, 14, 118-129.
Marie-Pierre Gagnon-Girouard
À propos de l'autrice
Comme professeure-chercheuse, Marie-Pierre s’intéresse à l’image corporelle et aux mouvements sociaux qui l’influencent, comme la grossophobie et le féminisme. Elle cherche à identifier comment influencer les attitudes de la population pour faciliter le développement d’une image corporelle positive et réduire la dévalorisation sociale des personnes qui ne correspondent pas aux standards de beauté. Comme psychologue, elle travaille avec des personnes qui ont un trouble alimentaire ou qui se questionnent sur leur rapport à leur corps et leur façon de manger. Elle adore enseigner et vulgariser la science pour permettre à tout le monde de mieux se comprendre.
« On vit dans une culture du contrôle de soi, comme si on devait tout réussir. On pense que les personnes qui ne correspondent pas au corps idéal sont à blâmer parce qu’elles ne font pas assez d’efforts pour être en santé. Notre corps n’est pas fait en pâte à modeler! C’est faux de croire qu’on peut le redessiner à force de discipline et de volonté. »