Alors que la sensibilisation aux différentes formes de discriminations vécues par les personnes grosses fait de plus en plus partie de notre société, de plus en plus de personnes « non concernées » par la grossophobie désirent promouvoir la reconnaissance des enjeux et des préoccupations quotidiennes émanant de la discrimination basée sur le poids. Comment faire pour ajouter sa voix à celles déjà présentes de façon efficace sans nuire involontairement? Voici quelques conseils.
S’informer
C’est la première chose à faire. La grossophobie est un phénomène complexe en constante évolution et, sans savoir de quoi il s’agit, on peut difficilement la dénoncer. S’informer sur la réalité des personnes grosses, c’est aussi s’exposer à celle-ci : suivez des personnalités actives contre la discrimination grossophobe sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à des comptes qui montrent des corps gros dans des contextes quotidiens, artistiques ou non stigmatisants. En s’informant, on réalise rapidement que la grossophobie touche à peu près tout le monde, peu importe la taille. En effet, cette pression de rester mince, de ne pas grossir, de perdre du poids ou de devenir plus musclé.e ne s’applique pas qu’aux personnes grosses, mais bien à l’ensemble de la société.
Soutenir les personnes grosses
Il peut être difficile pour les personnes affectées par la discrimination à l’égard de leur corps de demander des accommodements liés à leur silhouette. Lorsque c’est le cas, il ne faut pas hésiter à soutenir leurs démarches lorsqu’on veut être un.e allié.e. Le soutien offert peut prendre plusieurs formes : moral, financier, etc. Ce qui compte ici, c’est que les personnes concernées ne se sentent pas seules ou ridicules dans leurs demandes, mais aussi que l’ensemble des gens présents comprenne que l’inclusion des personnes grosses n’est pas négligeable à vos yeux. Attention cependant à ne pas prendre toute la place dans ces démonstrations de soutien : même avec les meilleures intentions comme allié.e, les personnes vivant dans un corps gros demeurent les mieux placées pour exprimer leurs besoins et leur réalité, comme c’est le cas pour la plupart des formes de discrimination d’ailleurs.
Défendre les intérêts des personnes grosses
Il peut arriver qu’il n’y ait pas de personnes grosses présentes ou encore désireuses de représenter leurs intérêts. Il ne faut pas oublier qu’encore aujourd’hui, beaucoup de personnes se considèrent comme responsables de leur poids et en ont honte. Trop souvent, ces dernières n’oseront pas aller de l’avant pour exprimer les besoins liés à leur corps. C’est là que le rôle d’allié.e implique de prendre l’initiative et de parler au nom des personnes concernées. Il s’agit d’un rôle délicat, car on veut souligner l’importance d’inclure les personnes grosses tout en évitant de braquer le projecteur sur elles afin d’éviter qu’elles ne ressentent de l’inconfort face à la situation.
Reconnaître et encourager les initiatives réellement inclusives
Cela exige souvent un peu plus de recherche, car de plus en plus d’organisations utiliseront l’inclusion comme un « appât » dans leurs efforts publicitaires, sans réellement livrer la marchandise. Par exemple une compagnie de vêtements qui prônerait l’inclusion en arrêtant à la taille 2XL alors que cette taille est facilement accessible dans la plupart des magasins. Parfois, on nous fait même miroiter des tailles allant jusqu’à 3 ou 4XL, mais en regardant de plus près les mensurations réelles, on réalise qu’elles correspondent à des tailles plus petites. Ainsi, il arrive trop souvent que la promesse inclusive ne soit pas vraiment respectée. À l’opposé, il existe des compagnies qui font de réels efforts pour répondre aux besoins des personnes grosses et il faut savoir les soutenir, les encourager, voire les célébrer dans leurs démarches. Comment? En aimant et partageant leur contenu, en en parlant autour de soi ou en les recommandant aux personnes qui pourraient en avoir besoin.
Il y a de nombreuses façons de démontrer son désir d’être allié.e dans la lutte contre la grossophobie. Chaque geste compte pour rendre notre société plus inclusive.
Ce billet de blogue est une collaboration spéciale dans le cadre de notre campagne La grossophobie, ça suffit! Plusieurs autres contenus sont disponibles sur la page de la campagne et sur nos réseaux sociaux Facebook et Instagram.