Remises en question : est-ce la transition du milieu de la vie ?

Remises en question : est-ce la transition du milieu de la vie ?

Je constate que les premiers signes de l’âge apparaissent sur mon corps. Je prends du poids sans comprendre pourquoi. Je me sens fatigué.e, terne. Je suis essoufflé.e, je n’arrive pas à tout concilier. Je mets une éternité à me débarrasser des virus qui finissent en «ites» : bronchites, laryngites, etc. La levée du corps est difficile. Depuis des années, j’ai beaucoup investi dans ma carrière. Je n’ai pas ménagé mes efforts dans l’éducation de mes enfants… Certes. Mais ce qui faisait du sens pour moi avant n’en fait plus autant aujourd’hui. Je vois l’image du temps qui passe, l’idée que je n’ai qu’une vie et qu’elle aura une fin commence à germer dans ma tête.

 

Mais qu’est-ce qui m’arrive ?

Vous traversez peut-être ce qu’on appelle la transition du milieu de la vie ! Loin d’être un phénomène isolé, la majorité des adultes la vivront, entre 30 et 60 ans. Il s’agit d’une transition identitaire durant laquelle la personne se retrouve devant des doutes, des remises en questions, qui la poussent à faire un retour sur ce qu’elle a réalisé et ce qu’elle a été versus ce qu’elle rêvait d’être ou d’accomplir.

Pour certains, la transition est vécue sous la forme d’un vague et discret malaise existentiel, qui s’installe graduellement au fil du temps. Pour d’autres, c’est une douleur vive, pénétrante, d’où le terme maintenant désuet de «crise de la quarantaine». Elle survient sans crier gare, comme un coup de tonnerre. Dans tous les cas, un événement – ou plusieurs – agit comme facteur déclenchant une introspection : une prise de poids, un adultère, un congédiement, un décès, une maladie, le départ des enfants, etc.

Il faut savoir qu’au milieu de la vie, nous nous transformons à travers ce que Carl G. Jung a nommé le processus d’individuation. Physiquement, le corps n’est plus le même, les premiers cheveux blancs apparaissent, la peau se ride… Il requiert un peu plus d’entretien qu’auparavant. Ces changements nous contraignent à modifier notre image corporelle, à faire évoluer la façon dont nous nous percevons.

Par le processus d’individuation, nos valeurs et notre façon de voir la vie changent également. Après avoir consacré une partie de sa vie à trouver sa place professionnellement, à élever une famille, à se construire dans le regard des autres, plusieurs adultes réalisent qu’ils ont dû renoncer à une partie de leurs rêves de jeunesse. Ou qu’ils sont devenus prisonniers de choix qui ne leur ressemblent plus. D’autres auront l’impression de ne pas avoir vécu ou d’avoir vécu pour les autres. Tous, par contre, ressentent le besoin de changer les choses, de faire différemment, d’une manière plus en cohérence avec leur personnalité, leurs ambitions, leurs rêves, pour la deuxième portion de leur vie.

 

Que faire, alors?

Deux choses : accueillir les mouvements qui s’opèrent en soi (et non les combattre ou les nier) et prendre le temps de planifier les changements souhaités. Sans cette importante période d’introspection, de bilan des insatisfactions (mais aussi des satisfactions) puis de planification du changement, on risque de regretter nos actions, trop impulsives, ou de ne pas faire les bons choix de changements, n’ayant pas bien écouté les messages envoyés. À l’inverse, trop d’introspection, trop d’analyse, ou si on attend d’avoir toutes les réponses avant d’agir, augmentent les risques de sombrer dans une déprime et de s’enliser dans une vie qui ne nous rend pas heureux.se.

 

Une activité pour retrouver l’équilibre

Pour trouver le juste milieu, et éventuellement sortir grandie de cette transition, il peut être bon de commencer par transposer par écrit, sur un gros carton, les mouvements qui apparaissent. Découpez votre carton en plusieurs zones, selon votre réalité : corporelle, professionnelle, conjugale, personnelle, familiale, amicale… Pour chaque zone, inscrivez tout ce qui fait du sens pour vous, que vous classerez en deux colonnes : « satisfait.e » et « insatisfait.e ». Par exemple, j’aime mon visage, mais je trouve que je suis trop critique par rapport à d’autres parties de mon corps et que je devrais apprendre à accepter certains changements liés à l’âge… Utilisez toutes les couleurs qui vous font vibrer, toutes les images qui vous interpellent. Prenez tout l’espace du carton, personnalisez-le et prenez votre temps pour y revenir plusieurs fois, durant plusieurs semaines. Quand vous sentirez que tout ce que vous avez en tête se retrouve sur le carton, vous pourrez commencer à classer, à prioriser, à décider ce que vous gardez et ce que vous souhaitez changer.

Les étapes suivantes vous demanderont de l’énergie, du temps et la sagesse de faire les changements graduellement et avec votre cœur. Vous sentirez peut-être le besoin de vous faire accompagner par un professionnel pour faire certains changements que vous jugez nécessaires. Mais gardez en tête que les efforts en valent souvent la peine. Je vous invite aussi à consulter mon livre pour vous aider à bien vivre la crise de la quarantaine.

Maintenant, quelle couleur pourriez-vous choisir pour votre carton ?

Ajoutez-moi à la liste d'attente Nous vous contacterons lorsque cette formation sera disponible.