Les normes de beauté ne sont pas universelles. Elles varient selon les cultures et évoluent en fonction du contexte. Les modèles peu diversifiés et irréalistes véhiculés par les normes d’aujourd’hui peuvent avoir des impacts négatifs sur la façon dont on se perçoit et sur nos interactions avec les autres, sans même que l’on s’en rende compte. Pour changer les choses, on doit se questionner sur les origines de ces normes dans notre société, puis amorcer une réflexion sur les meilleurs moyens de s’en détacher.
Petit historique des normes de beauté
Les normes de beauté nous indiquent surtout les traits des personnes qui font partie des groupes dominants dans notre société, ceux qui détiennent le plus de pouvoir économique et social. Cette histoire de domination remonte souvent à il y a longtemps. Dans l’histoire, les personnes dominantes ont souvent été des hommes riches d’origine européenne.
Alors, pourquoi la grosseur est-elle mal vue aujourd’hui dans les sociétés occidentales? Ça n’a pas toujours été le cas! En fait, le fait d’être plus gros a déjà été associé à la réussite et à la prospérité. Pendant l’époque de la Renaissance, par exemple, on représentait davantage des corps féminins aux courbes généreuses, comme en témoignent les peintures de l’époque. Toutefois, ces perceptions ont changé avec le temps, notamment lors de la colonisation et de la mise en esclavage de populations africaines, entre le 16e et le 19e siècle. La grosseur est alors devenue un trait associé aux peuples colonisés, particulièrement aux femmes africaines, qui étaient considérés comme inférieurs aux Européen.ne.s.
Aujourd’hui, les normes occidentales valorisent encore des traits spécifiques associés à des groupes dominants, tels que la minceur, les yeux clairs ou un teint pâle chez les personnes racisées — ce qu’on appelle le colorisme. De plus, on voit très peu de personnes non-binaires, transgenres ou avec des handicaps dans les représentations de la beauté. Bref, ces normes excluent de très nombreuses personnes!
Que pouvons-nous faire pour changer les choses?
D’abord, identifier les normes de beauté auxquelles nous adhérons personnellement et réfléchir à leurs impacts sur notre perception de nous-mêmes et des autres. Puis, on peut tenter de retracer les origines de ces normes dans notre vie : Où les avons-nous apprises? Sachez que nous ne sommes pas né.e.s avec!
Ensuite, on peut se questionner sur ce qu’est la vraie beauté pour nous et faire l’exercice de la remarquer dans notre quotidien. La vraie beauté peut se trouver, par exemple, dans la diversité des apparences et des corps qui nous entourent, dans un sourire sincère, dans l’énergie d’une personne, dans sa créativité vestimentaire ou dans son authenticité.
Finalement, transformer les normes doit également être un travail d’équipe, car il s’agit de changements à grande échelle. Plusieurs militant.e.s et organismes, dont ÉquiLibre, travaillent fort à faire bouger les choses. N’hésitez pas à faire rayonner leur travail si cette question vous interpelle!
Quelle est votre définition personnelle de la beauté, au-delà des normes?
Références
- Lévy-Ndejuru, J & Morin-Laferrière, M. (2023) Au-delà de la grossophobie : redéfinir son bien-être et habiter son corps. Éditions La Presse.
- Strings, Sabrina. « Fearing the black body: The racial origins of fat phobia. » Fearing the Black Body. New York University Press, 2019.