Nos comportements alimentaires sont grandement influencés par l’environnement familial dans lequel on a grandi. Certains mots utilisés par nos proches pour parler des aliments peuvent nous rester en tête très longtemps. Utiliser un langage positif et bienveillant autour de l’alimentation est donc une avenue prometteuse pour aider les enfants à développer une saine relation avec la nourriture. Certaines stratégies concrètes peuvent aider à créer un environnement familial où l’on parle des aliments de façon positive et bienveillante.
Quoi dire ou ne pas dire quand on parle des aliments?
D’abord, prenons l’habitude d’utiliser les vrais noms des aliments. On parle de chips et de biscuits et non de « cochonneries ». On parle de frites et de burgers au lieu de « junkfood » ou de « malbouffe ». Autant que possible, on se retient de porter un jugement sur les aliments. L’idée est de parler des aliments de la façon la plus neutre possible, ce qui veut dire entre autres d’éviter les étiquettes comme « bons aliments » et « mauvais aliments ».
Pourquoi éviter de catégoriser les aliments?
Premièrement, ça peut faire en sorte que certains enfants vont s’empêcher de consommer des aliments dits « mauvais », ce qui peut leur faire vivre un sentiment de privation et de frustration. Quand une chose est interdite, elle devient bien souvent encore plus attirante. Donc le fait qu’un aliment soit perçu comme mal, mauvais ou défendu peut faire en sorte que l’enfant devienne en quelque sorte obsédé par cet aliment. Le jour où il aura enfin accès à l’aliment tant convoité, il y a de bonnes chances qu’il mange vite, en grande quantité, peut-être en cachette et qu’il vive beaucoup de honte par rapport à cela. Bref, tout le contraire de prendre le temps de goûter et de savourer les aliments qu’on aime, des comportements qui permettent à nos papilles d’être pleinement satisfaites, puis à notre tête de se concentrer sur autre chose.
Deuxièmement, parler de « bons » et de « mauvais » aliments à répétition peut faire en sorte que nos enfants créent une association « mauvais aliment = mauvaise personne ». Cela peut les amener à être confus par rapport à la valeur morale des gens. Par exemple, un enfant pourrait se dire : « Grand-papa mange souvent des chips. Les chips, c’est un mauvais aliment. Alors, est-ce que ça veut dire que grand-papa est une mauvaise personne? »
Comment rester bienveillant.e quand mon enfant ne réclame que des bonbons, des chips et du chocolat?
Les demandes incessantes des enfants pour avoir certains aliments peuvent créer beaucoup d’irritation chez les parents… Mais elles sont tout à fait normales. Alors, comment y faire face? Au lieu de faire la morale à notre enfant (par exemple : « Mais voyons, tu veux encore de la crème glacée! On ne peut pas toujours manger de la crème glacée! »), on essaie de tenir compte de ses émotions et de normaliser son désir (par exemple : « C’est vrai que c’est bon de la crème glacée! Ce n’est pas au menu aujourd’hui, mais on pourra en manger prochainement. ») Avec les enfants plus jeunes, on peut tirer profit de leur imagination et leur demander de nous décrire leur cornet de crème glacée de rêve. Avec un peu de chance, il se peut que ce petit jeu suffise à les combler… du moins, jusqu’à la prochaine demande!